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L’OR DES PHARAONS AU GRIMALDI FORUM

Masque funéraire de Toutânkhamon-photos afp

Cette exceptionnelle exposition au Grimaldi forum de Monaco fermera ses portes le 9 septembre prochain… Exceptionnelle non seulement par la beauté des objets exposés mais aussi parce qu’il s’agit sans doute de la dernière qu’il nous sera donné d’admirer… sauf à se rendre au Musée du Caire. Car l’Egypte a décidé d’inciter les visiteurs à se rendre sur place plutôt que d’exporter ses trésors archéologiques.
On ne peut qu’être frappé par l’extrême modernité de ces objets, par leur créativité comme cette paire de sandales en or. (ci-dessus)
Ou encore cette coupelle en or (ci-dessous)

Cela permet de comprendre où certains designers et joaillers contemporains ont pu trouver leur source d’inspiration. Difficile d’imaginer que ce bracelet de cheville en or et perles de couleurs, d’un extraordinaire modernisme, ou encore ce collier et bracelet datent de… 2500 ans ! (ci-dessous)
Par souci du confort des visiteurs frileux, un châle vous est proposé à l’entrée! Paradoxe en apparence seulement, car si les températures extérieures sont encore très élevées, les salles, elles offrent une fraîcheur certaine!
Et pour vous reposer quelques instants, réfugiez-vous dans la salle où un film de quelques minutes vous sera présenté sur le procès des pilleurs de pyramides. Le film est sans aucun intérêt, peu digne d’une exposition de cette qualité, mais les sièges, la semi-obscurité, la fraîcheur de l’air, vous permettront de reprendre votre visite en pleine forme!
Ne tardez pas: fermeture de l’expo le 9 Septembre!
André-François PELLEGRIN pour « La Turbie, mon village ».

La TURBIE d’HIER… et d’aujourd’hui

120 photos, la doyenne datant de 1860, – il y a 158 ans !-, pour rappeler aux plus anciens et faire découvrir aux plus jeunes, ce qu’était la vie du village… Organisée par les gardiennes de la mémoire turbiasque, Monique BOURGEOIS-MARTELLI, Michèle BERTOLA-VANCO, Annick CHAMPION,  à la Chapelle de la Piètà du 20 au 29 Avril dernier, cette exposition gratuite a permis à tous les visiteurs un saut dans le passé.
De G. à D. Annick CHAMPION, une visiteuse Chantal CALZOLARI, Monique BOURGEOIS-MARTELLI, Michèle BERTOLA-VANCO

Inauguration de l’expo, le 21 Avril, en présence du Maire

Un record d’affluence a été enregistré avec la visite de 250 scolaires qui avaient beaucoup de mal à croire que ces photos d’un autre temps étaient bien celles du village dans lequel ils vivent.  Et une question qui revenait souvent: « C’est vous Madame qui avez pris ces photos? » montrant ainsi que la galanterie n’est pas une qualité innée mais acquise avec les années! Un visiteur de marque, particulièrement intéressé, notre ami l’historien André FRANCO

DIX PUISSANCE QUATORZE…

10 puissance 14… Soit cent mille milliards… C’est le nombre de grammes des grains de sable de la dune du Pilat, chère au Docteur Alexandre OTTAVIANI, natif du bordelais, professeur à l’Université de Nice, spécialiste du vieillissement.
Cent mille millards, c’est aussi le nombre de nos cellules… Comparaison impressionnante!
C’est à l’histoire, passionnante, de la naissance, de la vie, de la mort de nos cellules que nous a conviés ce scientifique comme nous les aimons à la Médiathèque de La Turbie. Sympa, décontracté, connecté à son auditoire à qui il a su transmettre son savoir pourtant complexe, en termes simples, à la portée de chacun.Comment, à partir d’une seule cellule fondatrice, un oeuf fécondé,  peut-il parvenir à cet ensemble de cellules où chacune aura son rôle pour assurer le bon fonctionnement de notre organisme?
Sans faire référence à une quelconque intervention divine qui relèverait de la croyance et non de la science, on ne peut qu’être saisi par les interactions de ces cellules qui font penser à une « intelligence cellulaire » dans la mesure où elles sont en mesure d’intervenir, en temps réel, pour faire face à une situation donnée…

Une cellule est capable d’interpréter et de répondre, en temps réel, à des signaux !
Nos cellules communiquent entre elles. Une cellule est en mesure, par exemple,  d’envoyer un signal d’alerte aux cellules menacées afin qu’elles prennent les mesures de sauvegarde nécessaires à leur bon fonctionnement! De même, certaines de nos cellules sont capables de s’autodétruire lorsqu’elles sont en surnombre ou fonctionnement mal! Or, ce processus s’interrompt lorsqu’un cancer apparaît, ce qui ouvre des pistes pour la recherche puisqu’il « suffirait » d’agir sur le signal de surproduction cellulaire ou encore de régénérer les cellules menacées d’autodestruction…Mais rien n’est simple dans ce domaine: certaines cellules cancéreuses programmées pour être détruites, sont capables d’inverser le processus dès lors qu’il y aurait une possibilité de survie pour elles !
Il existe aussi, une intelligence du Mal…
Bonne nouvelle: notre corps se renouvelle en permanence! Vous ne vous en êtes peut-être pas aperçu, mais nous changeons de corps tous les quinze ans! Vingt milliards de nos cellules meurent chaque jour, fort heureusement aussitôt remplacées. A chaque seconde de notre vie, vingt millions de cellules se multiplient et donnent naissance à 40 millions de cellules-filles! Si bien que la plupart de nos organes sont plus jeunes que nous! Parmi les cellules dont la durée de vie est la plus courte, celles de l’épiderme qui se renouvellent tous les 28 jours et le Dr. OTTAVIANI de nous préciser que chacun de nous élimine, chaque année… deux kilos de cellules épithéliales mortes! Petit bémol: nos neurones, eux, ont bien notre âge !

Et une question: si nos cellules se renouvellent, pourquoi vieillit-on?

On en est encore au domaine des hypothèses. Certains chercheurs pensent que nos cellules ne se dédoublent pas indéfiniment. Les télomères fixés à l’extrémité des chromosomes diminueraient de longueur à chaque division pour finir par cesser toute activité..En théorie, il suffirait donc d’empêcher le raccourcissement des télomères pour augmenter la durée de vie et il semble qu’une enzyme y parvienne.Et le Dr. OTTAVIANI de nous présenter une petite hydre aux particularités étonnantes: si on la coupe en petits morceaux, y compris la tête, chaque morceau reconstitue une hydre complète !
Etant virtuellement impossible à tuer, la bestiole est immortelle!
Selon Alexandre OTTAVIANI, nous pouvons aider nos cellules à mieux fonctionner… grâce au jeûne !  En effet, chacun de nos systèmes, cardio-vasculaire, cérébral, respiratoire, rénal, nerveux, lymphatique, intestinal, comme notre organisme tout entier, a besoin de récupérer afin que nos sens, la vue, le toucher, l’odorat, le goût et l’ouïe fonctionnent au mieux. Les études montrent que pour la souris de laboratoire, comme pour l’homme, le jeûne stimule le fonctionnement cellulaire et renforce nos défenses immunitaires.
Autre facteur ralentissant les effets du vieillissement: les techniques permettant de limiter ou de supprimer le stress. L’intensité du stress influe directement sur la longueur de nos télomères. D’où l’impérieuse nécessité pour les parents de veiller à épargner à leurs enfants toute source de stress, dès le plus jeune âge!
Toutefois, ne rêvons pas: l’immortalité n’est pas pour demain! Et c’est mieux ainsi. Une simulation due à des scientifiques de l’Université de San Paolo a montré qu’une population d’immortels vivant aux côtés d’une population de mortels, serait vouée à l’extinction. Nous devons accepter le vieillissement, non seulement parce qu’il est inéluctable, mais aussi parce qu’il résulte d’une évolution qui garantit la survie de l’espèce humaine.

Cette 4ème conférence concluait le cycle 2018 dédié à « La vie, la mort, la vie ». Ce thème choisi par Alexandre MORBIDELLI, l’initiateur de ces rendez-vous annuels consacrés aux « Sciences de l’Univers » .Un immense merci à Alessandro MORBIDELLI, à ses amis conférenciers,  aux responsables de la Médiathèque, Madame THERON, ARZU, pour l’organisation et l’accueil chaleureux qui nous est réservé. A l’année prochaine?


André-François PELLEGRIN
Conseiller municipal
Président de « La Turbie, mon village »

UNE BIEN VIEILLE CROUTE…

Vendredi 9 mars 2018, la médiathèque de La Turbie, dans le cadre de la série consacrée aux Sciences de l’Univers, nous proposait une nouvelle conférence sur le thème: « Les cycles de la croûte terrestre ».

A priori, un sujet plutôt ardu, pas vraiment « people », qu’un jeune et dynamique Maître de conférences à l’Université de Nice, Yann ROLLAND, a su rendre accessible aux habitués de la Médiathèque. Il faut préciser  que Yann n’est pas un « simple » chercheur de laboratoire, mais également un guide de haute montagne, un scientifique de terrain, loin du noeud papillon et du langage hermétique que l’on prête volontiers aux scientifiques. Et cette proximité, intellectuelle mais également physique, en raison de l’exiguïté de la salle, est certainement l’une des clés du succès grandissant de cette série de conférences annuelles que nous devons aux responsables de la médiathèque et à Alessandro MORBIDELLI, astronome turbiasque, Le conférencier n’est plus cravaté, perché sur une estrade lointaine, mais en jean, au milieu du public, au même niveau que lui, physiquement tout au moins. Cette intimité donne une toute autre dimension à ces conférences dont les thèmes les plus ardus deviennent plus accessibles, sinon familiers, à l’auditoire. Et ce fut encore le cas, ce soir-là!

Notre Terre, plus précisément, la croûte terrestre, comme tout élément vivant, est sujette à des cycles, donc à des évolutions, qui l’ont profondément marquée tout au long de ses 4 milliards d’années. C’est à ces cycles dits « de Wilson » que Yann a consacré ses recherches afin de comprendre le mécanisme qui régit la vie des continents plus connue sous l’appellation de « tectonique des plaques ». Comment les continents se sont-ils formés, comment ont-ils évolué, quelle a été l’action de ces mouvements sur la formation du relief terrestre mais aussi sur notre climat, autant de questions auxquelles Yann a répondu et qu’il est impossible de retranscrire ici.

Une question toutefois: « A partir de quels indices pouvez-vous retracer l’histoire de nos continents? »

Yann: « A partir des roches métamorphiques et des minéraux qu’elles contiennent! D’où la nécessité pour le géologue de prélever sur le terrain ces éléments de roches, remontés en surface, dont l’analyse en laboratoire et la comparaison avec nos bases de données,  permettra de reconstituer l’histoire. De minuscules échantillons de minéraux vont ainsi nous permettre d’écrire l’histoire de nos gigantesques continents. Le micro rejoint le macro! »

Ci-dessus, le K2, l’une des montagnes les plus hautes de la planète, 8.611m., né de la collision des deux plaques tectoniques Inde et Asie. Cette quête géologique a conduit Yann a parcourir le monde de l’Himalaya à l’Antarctique, en passant par les Alpes et le Caucase. Ce qui explique peut-être  le choix du jean au détriment du noeud papillon et cette authenticité évidente dans les propos tenus qui  ont  rendu le conférencier aussi sympathique et aussi proche de son auditoire. Merci à tous les acteurs de la soirée.

Oui, la culture peut être populaire ! Il suffit aux « sachants » de la rendre accessible au plus grand nombre! Merci Yann!

Prochaine et dernière conférence du cycle 2018 consacrée à « La vie, la mort, la vie », Vendredi 06 Avril à 19.30h à la Médiathèque communale du village avec Eric GILSON qui nous fera découvrir les merveilles du renouvellement cellulaire. Réservation fortement recommandée au 04 93 35 41 45.

afp

 


 

 

 

EN… QUETE d’histoire à l’Eglise St. MICHEL

Une enquête digne d’une série policière…

Vendredi 9 Mars, « vernissage » de la restauration d’une peinture murale de la chapelle de la « Vierge de Miséricorde » en l’Eglise St. Michel de La Turbie, à l’initiative du Maire, Jean-Jacques RAFAELLE et de son Adjointe à la Culture, Hélène GROUSELLE. Une peinture murale représentant une religieuse et un saint homme, recouverte pour une partie importante, d’un badigeon blanc. Une peinture anonyme, sans grand intérêt artistique, qui s’avèrera n’être que la reproduction laborieuse, à la limite de la maladresse, d’une oeuvre beaucoup plus ancienne, une huile sur toile datant du milieu du XVIème s., signée Girolamo MUZIANO que l’on peut voir à Pérouse. Rien de bien passionnant, a priori, pour les  profanes, si ce n’est la grande délicatesse de la restauration, toute en légèreté respectueuse. Un peu à la manière de ces chirurgiens esthétiques dont la réussite se mesure au fait… qu’elle est invisible!

ET POURTANT…! Pendant 90 minutes, Florence CREMER, restauratrice de peintures murales  et Sophie KOVALEVSKY-WEYMULLER, chercheuse en histoire de l’art, ont su passionner leur auditoire, en décrivant leur travail. Comment, à partir d’un simple détail pictural, échafauder les multiples hypothèses possibles,  à la recherche de l’identité des personnages ? Le chapeau épiscopal posé en bas et à droite du tableau fait référence à un évêque. Mais lequel? St. François  de Sales? Saint Jean de la Croix? Saint Vincent de Paul? St. Charles Borromée? Chacune de ces hypothèses nécessite de longues et patientes investigations. Toutes conduiront à une impasse et nos deux enquêtrices décideront de revenir aux fondamentaux du départ, de remonter plus loin dans le passé comme le font souvent les spécialistes des affaires criminelles. Et St. Augustin s’imposa ainsi que sa mère, Ste Monique. Et de nous apprendre au passage que la jeunesse de St. Augustin n’avait pas été d’une sagesse exemplaire, au grand désespoir de sa mère… Ce qui laisse à chacun de nous un espoir salutaire!

La comparaison entre la toile du XVIème s. et notre peinture murale ne laisse évidemment aucun doute quant à la véracité de cette hypothèse, même si les symboles trinitaires qui ne figurent pas sur l’oeuvre originale ont probablement été l’objet d’un « repeint » ultérieur. L’enquête est bien bouclée et notre village peut s’enorgueillir désormais de posséder une oeuvre rare dont nous devons la restauration à la générosité d’un « facilitateur », car le mot « mécène » le gêne quelque peu: Daniel AUDEMARD, Président de la SOCAT, la plus importante entreprise turbiasque. Sans son aide, sans son souhait de ne pas limiter son intervention à la simple restauration de la peinture, mais de l’accompagner de la recherche historique qui permit d’identifier les personnages, sans l’association, rare elle aussi, d’une restauratrice et d’une historienne, nos deux personnages n’auraient pas été identifiés. Merci à tous trois pour cet enrichissement de notre patrimoine et pour nous avoir permis de suivre, pas à pas, les étapes de cette enquête historique peu commune et passionnante.

Le C.A.P. de l’O.N.F. (Office National des Forêts)

Tous les chefs de l’Office National des Forêts, l’ONF, ont été un jour ou l’autre, confrontés à la difficile épreuve du C.A.P.  Non, il ne s’agissait pas d’un diplôme ouvrant une carrière au sein de ce noble organisme, mais bien du : « Cas Alain Prado »…

Photo afp

Mais qui donc était Alain, disparu brutalement il y a six mois ? Qui peut prétendre définir, en quelques mots, ce personnage hors norme à qui la commune de Cap d’Ail vient de dédier un lieu exceptionnel, la « Clé de Sol », magnifique théâtre à ciel ouvert face à la mer, véritable Epidaure azuréen, créée par Alain et ses équipes, il y a quelques années ?

Une sorte de capitaine Haddock terrien sans la barbe, dont il partageait quelques particularités… notamment des indignations homériques et un cœur énorme ? Un extraterrestre descendu tout droit d’une planète lointaine, pas toujours à l’aise dans notre monde formel dont il avait du mal à intégrer les codes ? Un homme de culture citant Camus et plus encore Nietzsche dont il avait fait sienne la devise : « il faut transgresser pour progresser » entraînant ainsi sa hiérarchie et les élus locaux dans des dossiers… complexes à défendre ? Un dandy décalé, passant sans transition des Weston aux bottes de chantier qui laissaient des traces sur les marches des mairies, signant ainsi ses passages, souvent redoutés ? Un fou d’opéra, capable de faire des centaines de kilomètres dans ce qui avait été une voiture pour assister à une représentation de la Traviata ou de Aïda avec un rêve : voir un jour, PAVAROTTI ou DOMINGO se produire sur la scène de la « Clé de sol » avec les étoiles et la mer pour décors ?

Un peu tout cela, et bien d’autres choses encore. Un visionnaire d’exception plus à l’aise aux commandes d’un bulldozer que devant une table à dessins parfaitement inutile puisque les dessins il les gardait dans sa tête. D’ailleurs, une table à dessins n’a jamais renversé les montagnes. Alain PRADO et son bulldozer si !

Photo afp

Difficile de parler d’un ami qui vient de vous quitter, car pour moi, Alain était et restera un ami rencontré il y a 37 ans sur un chantier privé de Cap d’Ail, le chemin du Signal, où nous avions failli en venir aux mains. Un « frère » spirituel avec qui les échanges, téléphoniques ou par mails de jour comme de nuit, étaient denses, chargés de sens. Avec lui, pas de considérations sur le temps qu’il faisait ou la cherté du poireau à Rungis, mais, à toute heure du jour ou de la nuit, au gré de ses exaltations  ou de son mal-être, de longues digressions philosophiques. Ou encore l’expression de cette phobie quasi-maladive des contraintes administratives qu’il rencontrait.

Alain PRADO, un homme parmi les hommes, mais un vrai. La tête dans les étoiles, les bottes dans la boue, proche du terrain, de ses équipes, amoureux de sa femme, fier de ses enfants, fidèle à ses amis. Adieu Alain !

André-François PELLEGRIN

NICE: 14 Juillet 2016 Marc MAGRO, médecin urgentiste témoigne.

Combien d’articles de presse, d’émissions de radio et de télé, de livres, ont été consacrés, depuis un an, à décrire l’horreur de ce sanglant 14 Juillet niçois ? Probablement des milliers. Tous témoignent des souffrances, des séquelles physiques et psychologiques, de l’insupportable de ces vies détruites. 86 victimes décédées, des centaines de blessés. Un environnement familial, amical, social, marqué à vie.

Comme si cela ne pouvait suffire, il convient d’ajouter les situations difficiles à affronter,  impossibles à oublier, de tous ceux qui, de garde ou de repos, professionnels ou volontaires, sont accourus sur les lieux du drame pour porter assistance. Tous se sont trouvés confrontés à des situations insoutenables. Tous y ont laissé une part de leur âme car le souvenir de ces scènes d’horreur ne s’effacera sans doute jamais de leur mémoire.  Marc MAGRO, médecin urgentiste, que nous vous avions présenté en Mai 2015 (*), était de garde ce soir-là et ses enfants étaient sur la Promenade. Le camion fou est passé à quelques dizaines de centimètres d’eux. Il a voulu donner la parole à tous ces intervenants, inconnus du public, pour nous faire connaître les souffrances qu’ils endurent depuis un an…

Ce pompier, qui interrompt un dîner familial pour sauter sur son scooter et se rendre sur la Prom,  à qui on déclare: « Puisque tu as un scooter, va compter les morts! » Alors qu’il a consacré sa vie à sauver celle des autres, le voilà  slalomant entre les corps étendus pour procéder à ce comptage, Avec le sentiment qu’il ne fait pas son métier et que son action, pourtant indispensable, ne pourra pas être comprise de ceux qui en sont témoins puisqu’il passe sans porter secours ! Imagine t’on ces infirmières, brancardiers, médecins, obligés d’aller de corps en corps, sans s’attarder, afin de déterminer le degré d’urgence, alors que les victimes attendent qu’on leur prenne la main, qu’on leur parle, qu’on les accompagne? Tous ces intervenants auront pendant longtemps, le sentiment de n’avoir pas fait leur job ce soir-là, en tout cas pas celui pour lequel ils étaient préparés. Et pourtant leur action était essentielle.

Nous avons rencontré Marc MAGRO.

M.M.  :  » Pendant les mois qui ont suivi le drame, les collègues soignants, pourtant habitués aux situations extrêmes, devenus eux-mêmes victimes collatérales, ne parvenaient pas à chasser les images, les cris, les silences de ce 14 Juillet 2016. Leur blouse blanche ne leur a pas servi d’armure. Comment oublier la nécessité de faire un choix parmi les blessés? Tous ne pouvaient pas être pris en charge simultanément. Quel est celui   à qui doit être donnée la priorité? Pas le temps de prendre la main d’un blessé et de lui adresser quelques mots de réconfort. L’urgence est au sol, où que se porte le regard. Il faut donc secourir l’un et abandonner l’autre, ce qui est insupportable. Choisir l’enfant plutôt que l’adulte, l’ado plutôt que le vieillard? Autant de situations traumatisantes dont il est difficile de se remettre. Ce livre n’a d’autre ambition que de donner la parole à tous ces soignants inconnus pour les aider à surmonter l’insupportable et à révéler au lecteur cet aspect peu connu de cette soirée du 14 Juillet 2016″

C’est une énorme machine, « le plan blanc » que l’Euro avait permis de préparer, qui a été mise en route ce soir-là, dans les meilleurs délais possibles. Mais pour ceux qui se trouvaient sur la Prom, chaque minute paraissait un siècle. Et pourtant. Comment secourir simultanément des victimes au sol sur 1,7km? Deux univers se sont confrontés: sur le site, une agitation folle, les cris,  la sidération, le sentiment d’abandon, voire même le chaos; à l’hôpital, l’organisation, le silence, les gestes efficaces… Même si, après les gestes qui sauvent, beaucoup d’infirmières, de brancardiers, de pompiers, de chirurgiens, se sont écroulés en larmes.

« Soigner »- Ils  ont pansé les plaies de Nice.

Un livre nécessaire. Pour les témoins et les acteurs du drame. Pour tous ceux qui veulent mieux comprendre ce qui s’est passé ce soir-là. Et une formidable marque d’espoir: l’extraordinaire solidarité qui s’est manifestée.

(*) – Cliquez sur le lien suivant pour mieux connaître le Docteur Marc MAGRO :  http://wp.me/p5ZgNr-3w

MARC MAGRO

Monsieur et Madame MAGRO, ses parents, tenaient le magasin de chaussures “Au pied d’Auguste”, Av. de la Victoire.  Médecin ostéopathe, il passe un Diplôme Universitaire d’urgentiste, spécialité qu’il exerce depuis 1993, à St. Roch à Nice et à Menton. Avec toutefois, un passage par la Fac de Lettres pour décrocher, à 30 ans, dans la foulée de la licence, un DESS de Psychologie. Parce que pour Marc, soigner un corps, c’est bien, mais c’est encore mieux quand on sait comment fonctionne la tête…

Marc MAGRO IMG3869

Auteur de nombreux ouvrages, Marc, depuis le portrait que nous vous avions présenté dans LTMVMag de Mai 2015, en a commis un dixième: « Un pouls dans la tête » qui fourmille d’anecdotes relatives au monde de la médecine. Près d’une centaine, qui se lisent comme de très courtes nouvelles qui tiennent en trois ou quatre pages, indépendantes les unes des autres et toutes surprenantes et divertissantes. Un livre parfait pour l’été afin de ne pas « bronzer idiot » et de briller à l’heure de l’apéro!

QUOI DE NEUF, DOCTEUR ?

C’est la question que nous avons posée à Alessandro MORBIDELLI, Docteur en Mathématiques, astronome, Directeur de recherche à l’Observatoire de la Côte d’Azur, membre de l’Académie des Sciences française mais aussi de l’Académie Royale des Sciences  de Belgique. Une page entière ne suffirait pas pour énoncer les titres et les prix internationaux décernés à Alessandro, -MORBY pour les intimes-, qui sillonne la planète pour faire partager le fruit de ses recherches sur la dynamique du système solaire et plus précisément sur la ceinture d’astéroïdes et la ceinture dite de KUIPER située au-delà de l’orbite de Neptune.  Loin de « rouler les mécaniques », -fussent-elles célestes-, Morby, comme tous les vrais « sachants » sait nous faire partager ses connaissances, en toute simplicité, avec des mots accessibles à tous, alors qu’il s’agit d’un domaine d’une rare complexité. Une dernière anecdote qui situe bien, à la fois la compétence reconnue à l’international de notre académicien turbiasque, mais aussi sa modestie: il détesterait que je vous dise que l’astéroïde 5596, découvert en 1991 par Henry HOLT, entre Mars et Jupiter, a été baptisé « MORBIDELLI », en hommage à Morby.. Trop tard, Morby !

QUOI DE NEUF? disions-nous. Et bien, précisément, la conférence donnée par Morby, à la Médiathèque de La Turbie, le 10 mars dernier, était consacrée à la découverte d’une NEUVIEME planète ce qui va sans doute compliquer un peu la tâche des astrologues… En effet, PLUTON, qui figurait dans leur panoplie, a été victime des progrès scientifiques qui ont permis d’établir que sa masse calculée lors de sa découverte en 1930, était… mille fois supérieure à la masse réelle que les plus récents calculs ont permis de déterminer. En passant de l’obésité à l’anorexie, PLUTON est devenue une planète naine. Exit PLUTON, place à une nouvelle : la planète IX ! (Pour l’anecdote, ce déclassement, voté à la majorité par les astronomes mondiaux réunis en congrès, a été vivement contesté par les chercheurs américains… Et pour cause: PLUTON était la seule planète découverte par un astronome américain!). A porter au crédit des chercheurs : le fait qu’ils aient eu l’humilité de reconnaitre ce déclassement. Les astronomes ne s’étaient pas trompés mais ils ne disposaient pas en 1930, des outils performants pour l’observation et le calcul, qui sont les leurs aujourd’hui.

Credit: Caltech/R. Hurt (IPAC)

En Janvier 2016, il y tout juste 15 mois,  les astronomes BATYGIN et BROWN, indiquent une très forte présomption d’existence d’une nouvelle planète : la Planète IX.  Plus de dix fois supérieure à la masse terrestre, située à environ mille fois la distance Terre-Soleil, elle se  serait formée pendant  les 4,5 milliards d’années de vie de notre système solaire en éliminant tous les autres objets qui auraient eu l’audace de s’approcher de trop près… Problème:  si toutes les observations et tous les calculs concernant la Planète IX suggèrent fortement son existence, en estimant à 0,07% la probabilité d’un simple hasard, nul ne l’a encore observée. Et sa « découverte » ne sera pas simple, car il faudra, après l’avoir localisée, enregistrer son déplacement, ce qui lui confèrera son statut de planète et non de simple étoile ! Alessandro de nous préciser que « GALILEE avait bien vu Neptune, en 1612, mais n’ayant pu détecter son mouvement, il avait considéré qu’il s’agissait d’une étoile ». Osons dire que trouver « une aiguille dans une botte de foin » relève du jeu d’enfant comparativement à la découverte de cette 9ème planète, dont la masse serait un million de fois plus faible que celle de Neptune et qui se déplacerait 35 fois moins vite… A moins d’une observation due au plus grand des hasards, seul le futur télescope LSST situé au Chili et qui devrait être opérationnel en 2022, permettra d’observer son déplacement et de l’enregistrer comme la NEUVIEME PLANETE DE NOTRE SYSTEME SOLAIRE!

Un immense merci à notre Académicien Alessandro MORBIDELLI pour sa disponibilité et son aide à la rédaction de cet article ainsi qu’à Arzu-Marie de la Médiathèque du village.

PROCHAINE ET DERNIERE CONFERENCE DU CYCLE 2017 « SCIENCES DE L’UNIVERS » à la Médiathèque de La Turbie le Vendredi 28 Avril à 19h30, par Céline Le BOHEC du Centre Scientifique de Monaco, sur le thème:

« Observer les manchots…sans les déranger »

Réservation fortement recommandée au 04 93 35 41 45

 

 

 

 

 

 

L’EVENEMENT LTMV 2017 !

SAMEDI 1er JUILLET: A ne manquer sous aucun prétexte le 3ème Rallye-Jeu pédestre de « La Turbie, mon village »!

En 2015, nous vous avons permis de découvrir les carrières romaines du village,

En 2016, le Trophée d’Auguste et la pinède du pique-nique

En 2017, c’est le Parc départemental de la Grande corniche qui nous accueillera, avec des jeux, des énigmes, portant sur la découverte des merveilles de la nature: faune flore, paysages. Et ce parc est particulièrement riche en la matière…

L’équipe en charge de la préparation du Rallye a déjà effectué les repérages nécessaires pour les accès automobile, les lieux de pique-nique, la préparation des jeux et des énigmes destinés aux adultes comme aux enfants pour cette 3ème journée de convivialité et de découvertes.

Seuls ou en famille, ne manquez pas cette journée gratuite, de plein air, dans un cadre exceptionnel qui servira de décor aux diverses animations que nous préparons à votre intention. Les places étant limitées pour des raisons d’organisation, merci de vous inscrire dès aujourd’hui à l’adresse suivante:

contact@ltmv.fr

Nous tenons à remercier les responsables du Parc Départemental qui nous ont accueillis avec générosité et plus particulièrement Antoine VASSEUR qui fut notre accompagnateur-animateur lors de notre dernier repérage.

Bien cordialement à tous en attendant de nous retrouver le 1er Juillet prochain !

L’équipe LTMV