POUR UNE NOUVELLE APPROCHE DES RESSOURCES COMMUNALES

La baisse drastique de la dotation globale de fonctionnement, des subventions diverses, des aides parlementaires et autres apports financiers, a certes permis dans un premier temps, de rendre plus vertueux encore notre budget communal, mais, ne nous y trompons pas, ce n’est qu’une rémission. Cette baisse continuera jusqu’à menacer notre relative autonomie de gestion, si nous ne réfléchissons pas, dès aujourd’hui, à la modification de notre approche de la gestion financière communale.
Depuis des décennies, les maires se sont comportés en « simples » gestionnaires des ressources.
Ce mode de fonctionnement est aujourd’hui menacé. Les maires devront affronter un nouveau défi : devenir des créateurs de richesses communales, à la manière des chefs d’entreprises. C’est une nouvelle approche culturelle qui les attend, à laquelle tous ne sont pas préparés. Face à la crise, leur réaction immédiate est de faire l’inventaire des biens communaux qui pourraient être vendus au secteur privé. Vendre un terrain, par exemple, permet certes, une rentrée d’argent immédiate mais outre le fait que cela est moralement regrettable car cela revient à céder un patrimoine qui nous a été légué par nos prédécesseurs, cela est surtout suicidaire car lorsque tous les biens auront été vendus, quelle sera la marge de manœuvre ?
Il y a pourtant une réponse possible. Prenons l’exemple le plus simple, celui d’un terrain disponible. Plutôt que de le vendre, construisons à l’aide d’un prêt bancaire, un immeuble à usage locatif,
• Notre qualité de propriétaire permet d’en choisir les locataires, c’est-à-dire, des turbiasques,
• Les loyers perçus viennent en déduction des remboursements bancaires,
• Au terme du prêt, l’immeuble devient une source de richesse.
Non seulement le patrimoine a été préservé, mais il a été valorisé et un centre de profits a été créé pour la commune.
Autre piste à explorer : la prise de participation dans des activités commerciales ou industrielles qui pourraient être créées. La commune devient alors actionnaire.
Compte-tenu du temps administratif qui n’est pas le nôtre, pour être opérationnelles dans dix ans, les réflexions doivent être lancées aujourd’hui.
Il s’agit bien d’un changement culturel important dans la manière de concevoir la gestion communale, les maires étant appelés à endosser, pour partie, le costume de chef d’entreprise… Est-ce une utopie ?MONACO MATIN DU 30 MARS 2018

André-François PELLEGRIN
Conseiller municipal

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